Accueil du [Site] > ... > Forum 3997

Franz Schubert : Erlkönig

4 septembre 2012, 23:37, par Valentin Villenave

Bien le bonjour,

« Champion du monde du surdimensionnement de l’égo », rien que ça ? Dans ce cas j’ai quelques sites de compositeurs (tous en Flash et avec leur tronche partout) à vous faire découvrir — à moins que vous ne soyez vous-même en compétition pour les Olympiades de l’hyperbole déplacée ?

Je dois m’avouer assez surpris des commentaires récents sous cet article, qui ne me semblait pas si provocateur ni polémique au moment où je l’ai rédigé, ni maintenant alors que je le relis. J’y exprime quelques points de vue modérément critiques, mais également toute l’estime que j’ai pour quelques auteurs, et je développe une brève présentation de la pièce en question. Rien de vraiment polémique, et en tout cas rien que je ne sois disposé à développer d’un point de vue analytique. M’enfin bref.

Quant à la notion d’humilité, puisque vous choisissez de déplacer la discussion sur un terrain ad hominem, je me contenterai de vous faire remarquer qu’il existe un certain nombre de mots que je m’interdis d’employer : ainsi vous ne me verrez nulle part (dans mon C.V., sur ce site ou ailleurs) me présenter comme « génie » (j’ai d’ailleurs écrit un article entier pour expliquer combien ce terme me semble ridicule), « compositeur », « créateur », ou même « enseignant ». Je me déclare certes musicien (cela ne me semble pas usurpé) mais n’éprouve pas pour autant le besoin de fréquenter « les grandes salles nationales et internationales » — la vérité, d’ailleurs, est que je fuis les concerts comme la peste, à moins évidemment d’être sur scène et convenablement payé.

Alors certes, j’écris de la musique et la publie de temps à autre, sans demander de contrepartie — je claque la porte au nez des éditeurs et sociétés de « droit d’auteur » qui se présentent à l’occasion ; par choix éthique et civique plus que par conviction artistique, tant il est vrai que la grande majorité de ce que j’écris n’intéresse que moi-même (et encore). Mon unique ambition dans la vie est de tâcher d’être en accord avec moi-même, et je ne peux qu’en souhaiter autant à mes concitoyens.

Et c’est à ce titre que je me permets de contester formellement l’idéologie qui me semble sous-tendre votre intervention : NON, être connu dans les « salles internationales » (que diable veut dire ceci, au passage ?) n’est EN AUCUN CAS un prérequis pour pouvoir parler de Schubert et MÊME en dire du mal s’il y a lieu. La musique savante n’est NI une chose sacrée, NI la propriété de je ne sais quelle élite (et quelle élite serait-ce, si à vous le lire le seul critère qui la définirait serait la notoriété). Si personne à vos yeux ne saurait avoir de légitimité pour tenir un discours analytique et critique sur la culture savante, à moins que son nom ne figure au programme de l’InterCon, du Théâtre des Champs-Élysées, du dernier concert présenté par Lionel Esparza ou de je ne sais quel autre mouroir musical pour rombières à vison, alors c’est qu’il existe entre votre conception et la mienne un fossé irréductible.

Cette « humilité » que vous appelez de vos vœux, n’est autre que de la résignation : celle du jour (hélas proche) où la musique savante n’aura droit de cité que dans « les salles internationales », et où le commun des mortels sera prié de la consommer avec dévotion et passivité. Je conchie le règne des « salles internationales », des disques « double diapason d’or/fff Télérama », des soirées sur France Musique(s) où l’on se demande doctement si la troisième version de Brendel est meilleure que la deuxième de Gould et où l’UFR de Musicologie de la Sorbonne produit à la chaîne les zombies culturels légitimés de demain.

Mais puisque vous êtes enseignant, contactez-les donc : ils recrutent peut-être.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vous n'êtes pas un robot ? Alors veuillez répondre à cette question essentielle :
Quelle est la moitié du mot «toto» ? 

Ajouter un document