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Pour une linguistique du code source

9 mars 2011, 14:04, par Christophe

Je suis d’avance désolé de ce que je vais dire... mais je ne suis pas sémiologue. Ma formation est « linguistique ». Je ne vois pas d’un très bon œil la sémiologie. Je n’ai jamais vraiment rien lu là-dessus de très convaincant. C’est un peu le grand « foutoir ». Et ce n’est que par un abus que l’on peut ranger Saussure parmi les sémioticiens. Saussure n’a jamais travaillé que sur la langue et la parole. Ceux qui diront le contraire n’ont pas lu Saussure. La langue est certes un système de signes selon Saussure. Pour autant, Saussure n’a jamais prétendu faire de la « sémiologie » :

« On peut [...] concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie. [...] La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini dans l’ensemble des faits humains. »

Malheureusement, cette science reine n’a jamais vu le jour. La sémiologie n’a rien apporté à la linguistique et elle tient l’essentiel de ses concepts de la linguistique.

Je n’ai pas dit que la musique n’était pas un système d’unités organisées. Loin de là. Je le pense au contraire. Par contre, je n’ai pas le temps de reprendre ta formulation sur le mot (ton histoire de dénoté ?) qui n’est pas, à proprement parler, une unité de base. Je crois que tu te fais un peu leurrer par ta transposition du signifiant et du signifié. Comme Saussure le rappelait, l’un n’existe pas sans l’autre. Ils n’ont aucune réalité isolément. Lorsque l’on raisonne avec l’un ou l’autre séparément, on sombre dans le formalisme ou, à l’inverse, dans une sorte de psychologisme éthéré (on révèle le sens).

Comme le rappelait encore Saussure, ce qui prime dans la parole, ce n’est pas le « mot » mais les rapports ou relations qu’il entretient avec les autres unités. C’est là un apport majeur de l’approche saussurienne. C’est pour cette raison que Benveniste faisait de l’unité première du discours la proposition.

Tu peux en effet « très bien dire » d’ un « accord parfait majeur [qu’il] donne toujours un effet d’harmonie » etc. mais pas par lui-même puisque pour le dire tu dois le traduire. Sans le recours à quelque autre système de signes, ici la langue articulée dans la parole ou le discours, il ne signifie rien. Je suis d’accord pour parler d’expressivité de la musique mais pas par elle-même.

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