Je reçois à l’instant le commentaire suivant, qui a été bloqué par le filtre anti-spam (je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu’il cumule tous les termes que je hais cordialement : « pianiste professionnel », « musiques actuelles », avec la batterie d’arguments d’autorité habituels)... Bref, je l’ajoute ici à titre de cas d’école plutôt que pour enrichir le « débat » (lequel, en ce qui me concerne, était clos avant même d’avoir commencé).
Bonjour,
A vrai dire, je ne comprends pas ces professeurs, et ils sont nombreux,
qui dénigrent le Clavinova et les autres pianos numériques de bonne
qualité (Roland notamment). Vous le faites certes de manière
humoristique et plutôt élégante (ce qui est loin d’être le cas de
tous...), mais il ressort quand même de votre critique un mépris qui à
mon sens n’est pas justifié.
Moi même pianiste professionnel (en musiques actuelles pour employer un
terme « académique », qui désigne dans un même sac : jazz, soul,
rock, variétés etc.), j’ai eu l’occasion de jouer sur de nombreux pianos
depuis 20 ans, jusqu’à de vrais pianos de concert (dur de redescendre
après...) Certes, rien ne vaut un bon piano à queue (par exemple à
partir du C3 Yamaha et plus, donc de 25000 à plus de 100000€ pour un
vrai « queue »), le toucher, la dynamique, la réponse, la tenue, bref
le son sont inégalables, je vous l’accorde.
Cependant, et c’est là que je suis en total désaccord avec vous,
beaucoup de pianos ne valent pas mieux qu’un bon clavinova (série 270
et+), et quand je dis beaucoup, c’est la plupart des pianos dits «
d’étude ». En clair, à moins de disposer d’un U1, d’un Gotrian ou
autres, je préfère travailler sur mon bon « vieux » Clavinova 280. Les
pianos acousitques fabriqués au rabais dans des usines en Chine avec un
nom germanique (type Seiler, Steck, Samick etc.) n’ont pas plus de tenue
des rondes. Leur son est totalement feutré et les basses sans vigueur. Le
toucher est mou, voire court. Il n’ont aucun avantage de l’acoustique et
tous les inconvénients : poids, prix, bruit pour les voisins, design
souvent cheap etc. Alors oui, comme vous, je conseillerai, si l’élève en
a les moyens, de laisser 8000€ minimum pour un piano fabriqué au Japon
ou en Allemagne, doté d’un système silencieux s’il travaille beaucoup et
que cela peut gêner son entourage (à ne pas abuser car cela altère
légèrement le toucher), mais c’est un investissement peu démocratique !
Désolé de vous l’apprendre, mais le positionnement du poignet, le
travail de l’articulation, ne souffrent pas du jeu sur un bon numérique,
jusqu’à un certain niveau que la plupart des élèves n’atteindront
jamais. Une bonne remarque sur ce forum : l’élève joue sur un autre
piano au conservatoire, en général un bon droit (gontrian, yamaha U,
petrof quoique ce je déteste cette marque) et des auditions et examens
sur un quart de queue au minimum. Loin de le perturber s’il a un bon prof,
cela lui amène au contraire une adaptabilité nécessaire car nous sommes
parmi les seuls à ne pas pouvoir transporter notre instrument...
Malheureusement beaucoup de professeurs cachent leur incompétence et leur
manque d’écoute, voire d’oreille, en critiquant le matériel. Je ne
prétendrai pas que vous en faites partie car je ne vous connais pas, mais
je suis vraiment dégouté, étant jury d’examen, de voir le nombre
d’élèves de troisième cycle qui n’entendent pas ce qu’ils jouent, et
pire encore, dans les ateliers d’ensemble, totalement incapables de se
positionner rythmiquement et harmoniquement même sur des musiques
techniquement ultra faciles pour eux. Pour moi ils sont passés à côté
de l’essentiel pendant leur 10 années d’études studieuses. Je me dis que
l’enseignement ferait mieux de se focaliser sur la musique...
Je pense que vous vous trompez de combat. Vous me faites penser à cette
professeure d’antant qui interdisait le jazz car cela « désaccordait le
piano ». Le numérique ne « désaccorde » pas le poignet, n’altère pas
l’oreille, permet d’avancer à un niveau tout à fait correct (troisième
cycle), mais c’est à la condition d’aimer cela, de travailller, et donc :
d’avoir un bon professeur...
Je reçois à l’instant le commentaire suivant, qui a été bloqué par le filtre anti-spam (je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu’il cumule tous les termes que je hais cordialement : « pianiste professionnel », « musiques actuelles », avec la batterie d’arguments d’autorité habituels)... Bref, je l’ajoute ici à titre de cas d’école plutôt que pour enrichir le « débat » (lequel, en ce qui me concerne, était clos avant même d’avoir commencé).
Sans commentaire (voir ci-dessus).